Jean-Loup IZAMBERT, l'auteur du livre "56 : L'État français complice de groupes criminels" analyse les conflits géopolitiques actuels sur le site Algérie Patriotique.
Au cours d'une longue interview en deux parties, Jean-Loup IZAMBERT revient sur les attentats à Paris mais aussi sur le comportement de la DGSE (services de renseignements français) et des différents gouvernements français depuis quarante ans en matière de géopolitique.
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Extrait :
(…) Algérie Patriotique : Vous venez d'éditer votre livre intitulé "56, l'Etat français complice de groupes criminels". La France officielle est-elle réellement complice ou est-ce une métaphore pour expliquer comment la politique étrangère de Paris a renforcé ces groupes ?
Jean-Loup Izambert : Ce n'est pas une métaphore. La France officielle est engagée au plus haut niveau de l'appareil d'Etat, c'est-à-dire la présidence française, mais également plusieurs ministres de l'Intérieur, de la Justice et de la Défense, dans la protection et le soutien à ces groupes terroristes. Vous avez pu voir les preuves que je produis dans le tome 1 de mon livre. Par exemple, le pouvoir politique français a protégé de la fin des années quatre-vingt à 2011 des membres d'organisations des Frères musulmans recherchés par l'Organisation internationale de la police criminelle – Interpol – pour, je cite l'une des fiches d'Interpol concernant plusieurs d'entre eux, «association à une organisation extrémiste de terroristes». Une telle protection accordée à plusieurs individus membres de la même organisation politique, durant près d'une vingtaine d'années et qui sont tous recherchés par Interpol pour des crimes graves, ne peut venir que de décisions politiques prises au plus haut niveau de l'Etat. Le pouvoir politique français continue d'instrumentaliser le terrorisme contre la République arabe syrienne comme il l'a fait hier contre la Grande Jamahiriya arabe libyenne et contre les autres pays du Maghreb. Quels sont ses partenaires ? Encore une fois, les Frères musulmans. Derrière leur façade de confrérie religieuse musulmane, ceux-ci sont en réalité le principal groupe politique qui collabore avec les dirigeants impérialistes occidentaux pour renverser les Etats les plus modernes du monde arabe. Le Conseil national syrien, qui n'a rien de national et de syrien, est une structure créée de toutes pièces par les Frères musulmans avec le soutien des services occidentaux et des dictatures turque et du Golfe. De même, l'Armée syrienne libre, l'ASL, n'est que la copie de l'Armée de libération de la Syrie (ALS) créée en 1982 par les mêmes Frères musulmans «syriens» pour tenter de renverser la République laïque syrienne. Ce que le pouvoir français désigne du vocable d'«opposition modérée» n'existe que dans les salons occidentaux. Celle-ci n'est qu'un ramassis d'exilés en mal de pouvoir, de comploteurs, de trafiquants et de criminels. C'est pourquoi il m'a semblé nécessaire de consacrer deux chapitres à ces «opposants modérés» afin de dresser leur portrait de famille. La plupart d'entre eux sont du reste liés aux milieux atlantistes et/ou sionistes. (…)